Philippe Silberzahn https://www.linkedin.com/in/philippesilberzahn/
aborde régulièrement le sujet de l’incertitude qui doit être intégré dans la gestion des entreprises. Il rejoint Nassim Nicholas Taleb qui a développé également le thème dans son fameux ouvrage « Le Cygne noir »*.
Passé 60 ans, à l’heure des premiers bilans, et sans concertation aucune avec ces brillants auteurs, un mot m’est venu à l’esprit pour qualifier toutes ces années passées : l’incertitude.
Certes nous autres, êtres humains, à l’épiderme fragile, avons conscience d’être mortels et subissons les aléas de l'existence. A une différence prêt, que la modernité du XXème siècle ambitionnait de mettre nos sociétés occidentales, à l’abri des risques « primaires » : famine, maladie, pauvreté…. La croissance économique, la redistribution des richesses, les couvertures sociales semblaient avoir limiter nos zones d’incertitudes.
Patatras ! Il m’est apparu que…
· On peut être aimé par une personne et être abandonné du jour au lendemain sans mot d’explication (incertitude affective).
· Vous pouvez faire parfaitement votre travail, remplir vos objectifs et vous faire licencier malgré tout (incertitude professionnelle).
· Vous découvrez la vulnérabilité de votre épargne à l’occasion d’une crise financière venu de l’autre côté de l’Atlantique qui peut emporter votre banque (incertitude financière).
· Vous pouvez tranquillement boire un verre à la terrasse d’un café et vous faire tuer au nom d’un prophète (incertitude physique)
· La récente pandémie nous rappelle les peurs de la grande peste et met à mal nos politiques de santé (incertitude sanitaire).
· Les nouvelles de la planète de sont pas bonnes, les bouleversements climatiques nous font douter d’un avenir pour l’espèce humaine (incertitude environnemental).
· Et pour couronner le tout Vladimir Poutine en rajoute une couche en lançant une guerre en Europe (incertitude économique et existentielle).
D’où cette impression, collectivement et individuellement, d’avancer sur une fine couche de glace qui peut se briser à tout moment.
J’entends même ici et là de jeunes femmes affirmer que devant tant d'incertitudes, elles envisagent de ne pas avoir d’enfants.
Pas folichon tout ça !
Et pourtant il faut vivre. Et il y a des solutions sous réserve de procéder à quelques changements dans sa façon d’être et de faire. Il est également impératif de se choisir un projet et de se donner les moyens de le réaliser. Malgré un environnement glauque il faut se construire de l’espoir.
*"Ce n'est pas le doute mais l'incertitude qui rend fou" Nietzsche
*"Le Cygne Noir" La puissance de l'imprévisible-Les Belles Lettres-2008
Ps : pour positiver tout de même un livre agréable à lire : « Le club des incorrigibles optimistes » Jean-Michel Guenassia-2009-Le livre de Poche.
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